Invitation... ou calvaire ^^

Assis à une table de couleur ébène, dégustant un verre de thé, Shoryu observait attentivement le décor magnifique qu'offrait le Mont Ho à ses visiteurs ; peu de personnes avaient le grand honneur de pouvoir visiter les bâtiments réservés à l'éducation et l'apprentissage du Hozanko. C'était la seconde fois depuis son accession au trône que le Roi de En se trouvait en ces lieux, le première fut lorsqu'Enki fut chargé avec d'autres Kirin de retrouver Taiki lors de sa première disparition... et cette fois, il s'agissait d'une invitation directe de Gyutten à venir au sein de cette terre sacrée. Tout avait commencé le matin même, Enki était encore parti en mission diplomatique dans le Royaume de Kei ; une habitude régulière qu'il avait pris depuis l'accesion au trône de Yoko Nakajima, des voyages que Shoryu autorisait à chaque fois. Seul au sein de son palais, Naotaka goutait à une paix mérité et apaisante lorsqu'un intendant entra d'un pas pressé portant une missive à l'attention de son souverain... Celle-ci provenait de Gyutten-sama en personne, bien que le contenu semblait bien mystérieux, il semblait que le taika était demandé afin d'apporter son aide à une situation épineuse. Poussant un profond soupir devant cette tranquillité perdue, son visage affichait une expression de curiosité presque enfantine. Les préparatifs pour ce voyage furent accomplis en quelques minutes, et à dos de son suguu, Shoryu prit la direction du Mont Ho au delà de la mer jaune ; le voyage fut de courte durée.

Arrivé à destination, le monarque fut acceuilli par les nyosens toutes plus belles les unes que les autres, choses que ne se priva pas de faire remarquer le jeune homme - jeune était bien relatif par rapport à son âge réel. De petits rires gênés accompagnèrent cette remarque, ce qui ravit l'invité de ces lieux. Ce petit jeu de frivolité prit fin à l'apparition de Gyutten, cette dernière emmena le souverain vers la demeure où résidait Kourin après quelques formalités d'usage. Une fois dans la demeure, Shoryu eut enfin la requette faite par son hôte... Ainsi, elle souhaitait que le souverain de En convainque la jeune kirin de désigner un roi ou une reine à son pays ; cette demande incongure surprit l'intéressé, et son visage se chargea de trahir cette pensée. Son interlocutrice reprit rapidement la parole, et exposa à Naotaka les raisons ayant motivées son choix ; la principale ressorant de cet entretien était la faculté du jeune homme à pouvoir faire intervenir Keiki en cas d'échec de sa part. Cette idée n'était pas mauvaise, il n'imaginait pas Enki pouvoir venir en aide à cette jeune kirin, malgré son expérience. Acceptant avec courtoisie, Shoryu se retrouva rapidement seul à déguster son thé pendant qu'on cherchait la jeune rebelle sur le Mont Ho ; l'attente prit des allures de pause tranquille dans son palais pour le souverain. C'est au moment où il commençait à se laisser aller qu'un bruit de pas, et quelques paroles inaudibles annoçèrent l'arrivée de Kourin dans la pièce. A son entrée, le monarque se leva et s'inclina légèrement observant la jeune kirin avec un large sourire amical, presque fraternel, avant de prendre la parole.

_ " Alors voilà la taiho de Kou. Enchanté de faire ta connaissance, je me nomme Shoryu, Roi de En. "

Se redressant totalement après cette humble présentation, l'homme affichait toujours un large sourire ; au premier regard, il était évident que la tâche qu'on lui avait confié ne serait pas aussi aisée que prévue. Mais ce défi s'annonçait intéressant, et amusant pour l'intéressé. Un seul problème se posait pour Shoryu à cet instant : comment aborder le sujet avec son interlocutrice... Fidèle à sa réputation, le roi de En préféra adopter une approche frontale et directe ; d'après ce qu'on lui avait dit sur son vis-à-vis, cela semblait être la soluation la plus évidente et la plus simple vu les circonstances. Posant toujours un regard bienveillant sur la kirin, Naotaka reprit sa place dans un silence pesant. Après quelques secondes, il décida de reprendre la parole le premier ; son ton était partagé entre l'amusement, la taquinerie et la désapprobation d'un mélange étrange dont il avait le secret.

_ " Ainsi c'est toi la jeune kirin au pelage sortant de l'ordinaire... tout comme ton comportement aventureux et peu enclin aux obligations de ton rang. Tu me rappelles un autre kirin que je connais bien, même votre attitude générale se ressemble.. " Il ajouta à voix basse à l'attention de la jeune fille " Je t'avouerais que je ne suis pas très adepte du protocole et des obligations, même si je m'y plie pas obligation "

Une entrée en manière bien particulière et typique du personnage, à présent, la seule inconnue était la réaction de Kourin et la manière dont la conversation et la rencontre allaient tourner. Après tout, Shoryu ne semblait être là que pour ses relations même si un petit espoir reposait sur ses épaules malgré tout... Maintenant qu'il était là, le taika tenterait tout ce qu'il pourrait afin de venir en aide à Gyutten.

La petite kirin était en train de faire une de ses nombreuses siestes dans un des nombreux placards de son palais, lorsqu'une tornade bleue et blanche arriva, la choppa (car sous forme animale, elle était vraiment toute petite) et la secoua en criant des choses que la pauvre bête ne comprenait pas. A vrai dire, elle ne comprenait pas grand chose au réveil....

La seule chose que son cerveau lui indiqua, c'était "fuir", tentative une, se débattre comme une anguille, raté. tentative deux, se laisser glisser des bras de la nyosen...raté, elle appela à la rescousse sa nyokai...tentative trois, faire les yeux en sucres pour pouvoir espérer faire relâcher la pression....raté, apparemment, elles devaient avoir une bonne raison de vouloir l'embarquer ainsi. La scène lui rappelait fortement les périodes d'ascension, ce uqi n'était pas sans l'agacer encore plus fortement.

"Reprenez forme humaine Kourin, nous devons vous habiller!"

Les oreills en arrière, la queue remuant tel un chat contrarié, elle les fixa un moment avec méfiance, et surtout, montrait clairement qu'elle n'était pas trop contente qu'on la réveille de façon aussi cavalière...le duel de regard dura quelques minutes, avant qu'elle n'accepte enfin de reprendre forme humanoïde.

On dû démêler ses longs cheveux noirs, la laver, la coiffer et l'habiller. Cette dernière étape était quelque peu délicate car la petite demoiselle avait cette vilaine tendance à remuer pendant l'opération. Fort heureusement, les nyosens étaient patientes, et avaient un humeur un peu facile, et à chacun des mouvements de la kirin, elles laissaient échapper un léger rire.

Enfin, une fois plus ou moins correctement habillée (il y avait toujours un défaut dans sa mise qui lui donnait l'air négligé) on l'emmenait dans la pièce où se tenait son invité... ba c'était bien la première fois qu'elle avait un invité rien qu'à elle, mais elel aurait préféré le recevoir sous forme animale, pour pouvoir jouer avec.

Patoum-patoum-patoum, malgré la grâce qu'elle dégageait, ses pas étaient traînants, comme si on l'emmenait faire une corvée. Arrivée à la chaise devant le roi de En, "blam" elle se laissa tomber dedans avec une moue sur son adorable (lol) visage.

"Oui? c'est pour quoi?" lança-t-elle sur un ton boudeur.
"Kourin! " répliqua l'une des nyosais,la petite kirin pencha la tête sur le côté d'un air dépité, les nyosens avaient cette habitude de gronder les kirins, et celles ci ne pouvaient rien faire d'autre que subir.
"Bonjour, enchantée de faire votre connaissance En-Ho, en quoi ma présence peut-elle vous être utile" finit par réciter la kirin de Kou, avec cette expression de chat contrarié figé sur le visage.

Là, elle se sentait seule, seule mais seule...

_ " Ainsi c'est toi la jeune
kirin au pelage sortant de l'ordinaire... tout comme ton comportement
aventureux et peu enclin aux obligations de ton rang. Tu me rappelles
un autre kirin que je connais bien, même votre attitude générale se
ressemble.. " Il ajouta à voix basse à l'attention de la jeune fille " Je t'avouerais que je ne suis pas très adepte du protocole et des obligations, même si je m'y plie pas obligation "

Ha, ba voilà, on y venait, il était venu lui faire la morale...

"Nous autres kirins, n'avons aucune obligations jusqu'au moment où nous choisissons un souverain, et puis, je ne crains rien tant que je suis avec mes shireis. Quel mal il y a-til à profiter de la vie?"

La jeune demoiselle enroula une mèche de ses cheveux noirs autour de son index, alors qu'elle commença à piquer dans les gateau de l'autre main, elle était gourmande et aimait les choses sucrées.

L'entrée de la jeune kirin fut plus que fracassante aux yeux du souverains. Son attitude l'amusait grandement, et surtout lui rappeler fortement celle d'Enki lors de leur rencontre ; le visage de Shoryu tenta de rester impassible pour le moment, il avait lui aussi un rang à tenir et une mission à remplir en ce lieu. Les nyosens observaient attentivement la scène espérant un miracle, ce qui n'était pas du goût du Roi de En en cet instant. Après sa présentation, la réponse de Kourin entraîna un petit rire étouffé de la part du jeune homme ; celui-ci reprit rapidement la parole afin d'en venir directement au sujet de sa venue, vu le caractère de la kirin c'était la meilleure solution à adopter. La tâche s'annonçait ardue au vue du comportement de la demoiselle, et ce serait probablement Keiki qui prendrait le relai, il avait fait des miracles sur Taiki... D'ailleurs, En-Ho s'interrogeait sur la raisons ayant motivé le choix de sa personne pour convaincre Kourin d'être plus raisonnable ; les réactions du souverain n'était pas reconnue pour sa sagesse, même si c'était un bon monarque malgré tout. Peut être était-ce cette raison qui avait entraîné la venue de Shoryu, il comptait justement sur son sens du devoir malgré son attitude désinvolte pour raisonner la jeune kirin.

La prochaine réponse du kirin entraîna un large sourire sur le visage du souverain. Le poing fermé contre la joue, et accoudé sur la table, Shoryu pencha son visage légèrement sur le côté ; son regard était totalement amusé et intrigué par cette jeune personne qui lui faisait face. Du point de vue du souverain, elle avait tout d'une enfant normale dans son attitude actuelle... De plus en plus, Kourin lui rappelait Enki lors de leur première rencontre. Dans un silence le plus total, Naotaka laissa son interlocutrice terminer son repas, enfin son encas ; après quelques instants, ce fut à son tour de piocher dans les gateaux présent sur la table. Toujours la tête penchée sur le côté, le souverain de En reprit la parole ; son ton se fit plus naturel correspondant à l'attitude nonchalante qu'il arborait à ce moment là.

_ " Aucun mal effectivement. Il faut en profiter pleinement, et s'amuser de tout ce qu'on peut chaque fois qu'on en a l'occasion. Si seulement, nous pouvions nous échapper de nos obligations. D'ailleurs si vous préférez prendre votre forme animale n'hésitez pas... nous pouvons même continuer cette discussion à l'extérieur si vous préférez Kou-taiho "
_ " En-Ho... " lança une nyosen
_ " Détendez vous. Après tout, je ne viens pas souvent ici autant en profiter un peu "

Shoryu s'était redressé pour s'adresser à la nyosen, et son visage affichait une expression souriante presque enfantine en cet instant. Se levant de sa chaise, il posa son regard sur son interlocutrice et lui fit un léger clin d'oeil tout en souriant ; cependant, contrairement aux apparences, En-ho n'avait pas oublié la tâche qu'on lui avait confié. Dans cette optique, il ne servait à rien de forcer une conversation non voulue par Kourin, et vouloir lui imposer une vision qui n'était pas la sienne. La première chose à faire à présent était de se rapprocher d'elle et de l'apprivoiser un peu avant de chercher à comprendre les raisons de ce comportemement peu conventionnel... En réalité, le souverain de En ne savait pas exactement ce qui gênait Gyutten dans le comportement de ce kirin noir ; sa liberté de pensée et d'action n'était pas gênante, et elle ne semblait pas réfractaire à l'idée de choisir un roi à première vue. Chaque kirin était différent dans son comportement, il suffisait de voir Enki et Keiki côte à côte pour le remarquer ; l'un était froid, calme et posé, l'autre plus impulsif et extraverti. Même si ces pensées traversaient l'esprit du taika, il souhaitait aussi s'amuser un peu et profiter de sa venue au Mont Ho et de cette journée sans obligation particulière.

_ " Kou-taiho me feriez vous l'honneur d'une visite de votre demeure et des environs ? sous la forme qu'il vous plaira évidemment. Et en parlant de shirei, aurais-je l'honneur de pouvoir faire leur recontre ? "

Le dépit était nettement lisible sur le visage des nyosens, il semblait à leurs yeux que En-ho n'allait pas les aider à raisonner Kourin... mais au contraire l'inciter à continuer dans la direction qu'elle suivait pour le moment. Shoryu lança un nouveau regard vers les demoiselles, et leur fit un clin d'oeil pour les rassurer ; ce geste fut fait en tout discrétion par rapport à Kourin, et signifiait clairement qu'il avait une idée de la marche à suivre. Puis il ne souhaitait pas voir le charmant visage de ses dames déformé par cette mauvaise expression. Debout à côté de la table, Naotaka attendait la réponse et la réaction du kirin ; il espérait qu'elle se dériderait un peu et se laisserait aller à un comportement plus ressemblant à ses habitudes - enfin sur ce qu'il avait entendu. La phrase l'ayant marqué de la part de Gyutten était celle-ci : " Je suis un animal sauvage ". Si c'était ce qu'elle pensait, le monarque aurait l'occasion de le constater rapidement.

_ " Aucun mal effectivement.
Il faut en profiter pleinement, et s'amuser de tout ce qu'on peut
chaque fois qu'on en a l'occasion. Si seulement, nous pouvions nous
échapper de nos obligations. D'ailleurs si vous préférez prendre votre
forme animale n'hésitez pas... nous pouvons même continuer cette
discussion à l'extérieur si vous préférez Kou-taiho "
_ " En-Ho... " lança une nyosen
_ " Détendez vous. Après tout, je ne viens pas souvent ici autant en profiter un peu "

Elle les laissa parler, une moue toujours sur son visage. C'était quoi ce plan? son instinct lui disait qu'il y avait anguille sous roche...encore plus quand le souverain de En lui stipula qu'elle pouvait reprendre forme animale...il était pas clair celui-là, et elle ne lui ferait pas le plaisir de se montrer dans sa majestueuse (et petite) forme d'animal sacré. noméo ><

Kourin se leva, s'emmêlant dans les manches trop longues de sa tenue, tenta de remettre son kimono qui avait glissé sur son épaule, mais, devant cet échec total, lança un regard implorant chibi-kawai presque larmoyant à la nyosen qui, soupirant pour ne pas éclater de rire, l'aida à le remettre comme il se devait.
Kourin avait beau être très belle et charismatique, comme toutes les kirins, mais avait ce petit côté négligé voir perdu qui la rendait un peu plus acible, autant dire que contrairement à Keiki, de l'humour elle en avait, elle...enfin à sa façon...

_ " Kou-taiho me feriez vous
l'honneur d'une visite de votre demeure et des environs ? sous la forme
qu'il vous plaira évidemment. Et en parlant de shirei, aurais-je
l'honneur de pouvoir faire leur recontre ? "

La petite moue du boudin toujours sur les lèvres, Kourin fixa un moment le roi de En, avant de répondre.

"Je veux bien En-Ho..."

Elle commença à avancer pour sortir dans les jardins sompteux, non sans avant avoir remplit ses poches de gâteaux.
Une fois dans le jardin, elle appela sa nyokai.

"C'est Hatsu, ma nyokai, elle s'occupe de moi très bien..."

Puis subitemment, fixa le roi de En en levant un sourcil:

"...pourquoi êtes vous ici? ne me dites pas que vous êtes venu jusqu'ici pour voir mes shireis? "

Kourin avait beau donner l'impression de se ficher de tout, mais semblait de temps en temps réfléchir.
Elle ne comptait pas montrer tous ses shireis, parce que et d'une elle boudait, elle n'aimait guère cette affaire.

Cette petite kirin était assez amusante, sa petite moue boudeuse la rendait tellement humaine et commune que cela amusait grandement le souverain de En, lui-même un véritable enfant par moment. Son côté négligé et maladroit la rendait d’autant plus attachante contrairement à beaucoup de kirin, et Shoryu pouvait en témoigner ; en 500 ans de règne, il en avait vu passé des animaux sacrés et des monarques à la tête de nombreux royaumes ; un seul d’entre eux possédait un souverain depuis longtemps que le royaume de En. Après avoir laissé une nyosen remettre correctement les vêtements de l’Houzanko, il reprit la parole sur ce même ton amusé et peu conventionnel ou solennel malgré les personnes en présence, pour faire une proposition à la jeune kirin ; l’attitude des gardiennes ne faisait qu’accentuer l’envie de jouer et de les taquiner chez le souverain. Tel deux mâles dominant s’affrontant dans la nature, les deux interlocuteurs se fixèrent un long moment ; le caractère de Kourin plaisait de plus en plus au souverain de En, il retrouvait son mode de fonctionnement avec Enki chez cette petite taiho.

Shoryu suivit la demoiselle dans les magnifiques et vastes jardins du Mont Ho, toujours accompagné des nyosens ; ces dernières ressemblaient vraiment à des mères bien trop protectrices. Le souverain de En observa la jeune kirin appeler sa nyokai, contrairement à d’autres rencontres, Hatsu fut la seconde nyokai que le jeune homme rencontra ; il faut dire que ses gardiennes de kirin ne se montrait qu’en de rares occasion, contrairement aux shireis. Dans un mouvement paternaliste, un sourire s’afficha sur le visage du monarque pendant qu’il observait attentivement la nyokai… En bon observateur, il remarqua très vite que certains atouts étaient très prononcés comme chez celle de son propre animal sacré. Au moment où Naotaka allait s’adresser à Hatsu, Kourin reprit la parole sur un ton quelque peu inquisiteur aux yeux de l’intéressé…

_ « Qui sait… la curiosité peut parfois être une bonne comme une mauvaise chose. »

Observant son interlocutrice avec un sourire malicieux, En-ho se laissa tomber sur le sol puis croisa ses jambes ; assis en tailleur, il appuya son coude sur sa jamble et planta sa joue sur son poing. Son regard était posé fixement sur la jeune kirin, pendant que son visage exprimait nettement un certain amusement mélangé à une moue boudeuse. Ce fut au tour de Naotaka de jouer à l’enfant gâté cette fois, après quelques secondes de silence, il reprit la parole sur un ton triste et dépité.

_ « Ai-je donc l’air aussi suspicieux que ça ? Je n’étais venu que pour faire connaissance avec Kou-taiho et ses protecteurs, mais il semble que je ne sois pas le bienvenue »

Continuer de fixer son interlocutrice, Shoryu garda sa moue boudeuse et cette position peu conventionnelle pour un roi ; les nyosens dissimulèrent leur visage derrière leur manche pour étouffer un petit rire devant cette scène atypique. L’attitude de Naotaka était celle de Kourin quelques minutes auparavant… Aucune pointe de moquerie ne transparaissait dans ses gestes ou expressions, il souhaitait juste tenter de dérider son interlocutrice et abattre ses barrières afin de se rapprocher un peu d’elle. La tâche confiée par Gyutten s’annonçait épineuse mais fort intéressante pour le souverain de En. Un défi à la hauteur du personnage ! Puis ce petit animal sacré était très attachant malgré tout…

Kourin se contenta de hausser les épaules avec son petit air boudeur. Depuis un certain temps, elle avait l'impression de subir différentes pressions extérieures... pourquoi certaines kirins, à l'image de Kyoki, pouvaient-ils passer des années tranquilles au Mont Ho sans qu'on ne les agace sans cesses, alors qu'elle non?



"Parce que dernièrement les invités défilent en ma demeure, mais point pour "voir mes shireis" ou bien "senquérir de ma santé" mais plutôt pour essayer de me sermonner sur mon rôle et patati et patata...cela en devient lassant."

Kourin n'aimait guère ce genre de visites, à vrai dire, plus elle en recevait, plus elle était déterminée à laisser les choses comme telle.
La kirin noire regarda le souverain de En s'affaler à terre, avec un sourcil levé pour indiquer son étonnement...Etait-ce bien un roi que ceci? elle n'espérait pas imaginer le bazar dans son palais.... il était si différent du délicat Han-ho....
Il sembla même bouder...

" Ce n'est pas la personne qui est malvenue, En-ho, mais la raison de cette venue qui l'est.
-Kourin! lança une nyosen avec un air dépité, En-ho est venu exprès pour vous aider!

Kourin pencha la tête sur le côté, laissant tomber des longues mèches le long de son épaule, son expression était presque naïve.

"Mais voyons... tout le monde sait que ce sujet me met de mauvaise humeur, alors pourquoi vous entêtez vous?"
- C'est votre rôle que de...
-Je pourrais très bien faire preuve d'impolitesse, muter, et partir faire un petit tour de plusieurs jours en mer jaune, coupa la petite kirin noire avec un ton boudeur, mais je suis là, et je este là, alors cessez de m'accabler.

Son expression était proche de la tristesse, ses grands yeux dorés brillants comme si elle allait pleurer, ce qui finit de conquérir la nyosen qui vint lui caresser la tête gentiment.
Le taiho de Kou semblait plus sensible que de prime abord. essuyant ses yeux avec la manche de son somptueux kimono, elle reprit avec sa même moue.

"Shyou-o " appela-t-elle, et apparut une sorte de loutre ressemblant à ça: , celui-ci semblait fort jovial, e ne tenait pas vraiment en place, sauta un peu partout, joua un moment avec le kimono d'une des nyosens, alla renifler le roi de En, se roula dans l'herbe, bref, fit une fête tout seul d'être enfin sortit, Shyou-o ne semblait pas apprécier le fait de rester trop longtemps dans l'ombre de sa kirin.

"Mon deuxième shireis, je l'ai dressé en premier!"

Même si il ne pensait pas pouvoir convaincre la jeune kirin, rien ne l’empêchait de faire connaissance avec elle ; Shoryu pensait qu’il pourrait ainsi trouver quelques conseils à donner au nyosen et à Gyutten-sama pour gérer cette petite rebelle, avant l’intervention de Keiki. Devant son opiniâtreté, Naotaka adopta une attitude lui correspondant plus : agir en enfant et en irresponsable pour le plus grand plaisir des nyosen, et la surprise de son interlocutrice. La réponse de Kourin ne laissait aucune ouverture au dialogue ou à la raison pour le moment, les reproches semblaient la lasser et la mettre de mauvaises humeurs, ce qui était compréhensible… Devant la réaction de la nyosen, le souverain de En tenta de calmer le jeu par des regards et des gestes de la main ; ce fut en vain puisque la taiho de Kou réagit promptement à la remarque. Une chose était évidente pour le taika, Kourin savait y faire pour obtenir ce qu’elle souhaitait ; toujours assis en tailleur, la tête appuyée contre son poing, il observait le jeu du kirin attendant sa future réaction.

Celle-ci ne tarda pas à arriver. Le premier shirei fit son apparition à présent, une espèce de petit animal espiègle et surtout très dynamique ; Shoryu suivit le youma des yeux avec un sourire amusé. Il se permit même de caresser du bout des doigts Shyou-O lorsque celui-ci s’intéressa à son odeur, ce shirei devait être de la même espèce que celui d’Enki ; le souverain de En ne l’avait vu qu’une seule fois au cours de ces 500 ans, mais il s’en souvenait parfaitement même si celui de Rokuta était plus calme. A la prise de parole de la kirin, Naotaka leva la tête afin d’être attentif sur le prochain shirei, qui se révélait être le premier. Avant même qu’elle put continuer, le souverain de En prit la parole sur un ton amusé.

_ « Ce shyou-o est assez dynamique, je connais un youma de cette espèce qui est bien plus calme et posé… mais le tien est bien plus amusant. Tu crois que je pourrais te l’emprunter pour les réunions du matin, afin de mettre un peu d’animation au milieu de mes ministres bien trop sérieux et austères à mon goût »

Imaginant la scène, Shoryu lâcha un petit rire accompagné ; de plus en plus, l’attitude du taika laissait planer un doute sur son rang. Le regard suspicieux et inquisiteur des nyosens lui rappelait celui de ses trois conseillers… toujours sur son dos à critiquer sa nonchalance et ses réactions hors de propos pour un monarque. Reprenant une expression et une posture bien plus amicale et enjoué comme à son habitude, Naotaka garda malgré tout sa position de tailleur sur le sol observant toujours son interlocutrice ; il ne tenterait pas de la convaincre pour le moment, sa curiosité l’amenait à vouloir connaître le reste des shireis de l’animal sacré. Rapidement, le souverain de En reprit la parole sur un ton interrogateur se penchant légèrement vers son interlocutrice ; il s’adressa à Kourin de manière à ce que les nyosens n’entendent pas.

_ « Je ne ressemble pas à un roi très sérieux… n’est-ce pas ? »

Ce murmure sembla déranger les surveillantes, ce qui n’était pas pour déplaire au monarque. Il s’attendait à la réaction habituelle de la part de Kourin, comme de toutes personnes croisant le souverain ; pourtant les apparences étaient trompeuses, et le comportement de Shoryu était à l’opposé de ce qu’il laissait paraître… C’était ce genre de constatation que peu de personnes réussissait à faire, même Enki après 20 ans comprit à peine ce point…

Kourin pouvait se révéler être une atroce tête de mule, surtout lorsqu'on venait la réveiller de manière aussi cavalière pour ses corvées...
Elle regarda son shirei faire le foufou, une petite moue sur le visage. Elle espérait qu'avec cette attitude, on se rendrait compte qu'elle n'était pas d'humeur à écouter les leçons de morales....

"Je ne peux pas prêter mes shireis...les nyosens disent que je ne peux le faire que pour mon souverain -_- "

La kirin semblait agacée par cette idée-même. Elle ne comprenait pas pourquoi elle devait être au service de quelqu'un, peut être sans doutes l'idée de ne pas avoir le choix...Mais l'attitude du roi et surtout la réaction des nyosens qui discutaient entre elles derrière leurs manches longues, lui arracha un léger sourire, ha...elles semblaient regretter leur choix, parfait peut être finiront-elle par la laisser en paix.

Elle s'assis maladroitement, remuant des bras pour ne pas s'assoir sur ses longues manches ouvragées.
Elle écouta avec cette moue boudeuse éternelle, penchant la tête vers le roi de En, avant d'ajouter en murmurant aussi:

"Non, pas vraiment non... mais le ciel a ses raisons on dira....et puis, si ça fait plus de 500 ans c'est que quelque part, vous devez pas être si mauvais que ça...mais..."


Kourin se laissa tomber sur le dos, regardant le ciel avec une expression inquiète.

"...si certains ont la chance de tomber sur des souverains qui gouvernent bien...pourquoi d'autres ont la malchance d'être liés à des gens qui les méneront à la mort dans 2, 5, 10, 30 ans? alors...pourquoi on devrait mettre sa vie entre les mains du'ne personne dont on ne connait rien, dont on ne sait même pas combien de temps elle gouvernera c'est stupide..."

Voilà, elle avait pas envie de ça, quelque part, elle avait peur de tomber sur un roi tyrannique, qui ne lui permettrait de rien faire...encore plus lorsqu'elle se souvenait de ce qu'on lui avait raconté du précédent roi Kou...elle eu un frisson à cette pensée.

Toujours assis sur le sol en tailleur, Shoryu continuait de tenter d’apprivoiser la jeune kirin ; il avait abandonné l’idée du sermon ou tout autre chose du genre, seul le fait de comprendre l’attitude de cette dernière était devenu prioritaire. Le souverain de En laisserait à quelqu’un d’autre le soin de faire avec ses conclusions pour raisonner l’animal sacré de Kou, et il lui souhaitait bonne chance intérieurement. La réponse sur le prêt de shirei ne surprit pas le monarque, et lui arracha un léger rire amusé devant le fait qu’elle prenne tout de manière si sérieuse. Puis vint la question qu’il aimait poser, car les réponses étaient toujours très amusante de son point de vue. Avant de s’approcher d’elle, et de lui murmurer sa question, Naotaka laissa la jeune kirin s’installer à son tour sur l’herbe ; sa maladresse était touchante, mais compréhensible, les kimonos officiels n’étaient pas une chose aisée à manipuler selon les situations. Approchant un peu plus son visage de son interlocutrice, une expression d’amusement et de joie prit petit à petit place sur le visage du taika devant la réponse apportée.

Lorsque Kourin se laissa tomber en arrière, le roi de En se redressa et observa sa jeune interlocutrice ; sa prochaine phrase révéla enfin ce qui la tracassait… Ce doute était présent chez tous les kirins portant le destin d’une nation sur les épaules, et tout à fait compréhensible. Le visage de Shoryu prit alors une expression plus paternaliste voir protectrice à l’attention de Kourin, il resta un moment silencieux avant de reprendre la parole.

_ « Comme tu me l’as dit : Le ciel a ses raisons. »

Marquant un temps de pause, Naotaka se releva afin de venir se placer à côté de la jeune kirin ; une fois installée, il se coucha à son tour sur l’herbe et croisa les bras derrière sa tête. Cette scène horrifia les nyosens, un roi et un animal sacré couché dans l’herbe tel des gens du peuple. Plongeant son regard dans le défilé de nuage, Shoryu continua alors son discours précédemment interrompu afin d’exposer sa vision de la chose ; ses paroles n’avaient aucune intention de convaincre son interlocutrice, mais juste de discuter avec elle de ce qui la tracassait.

_ « Je pense qu’à la base tout souverain a le potentiel de bien gouverner, mais certains perdent de vue leurs objectifs une fois au pouvoir. Tout être vivant a en lui la capacité de faire le bien comme le mal… ça va même plus loin puisqu’on peut mal agir avec les meilleurs intentions et très bien agir avec les pires intentions. Finalement, même le ciel ne peut prédire ce qui arrivera, il peut juste jauger des capacités d’une personne à gouverner et fonder ses espoirs sur le kirin et son roi. »

Tournant légèrement son visage vers Kourin, Shoryu resta silencieux pour le moment ; il ne voyait pas très bien la réaction de la jeune kirin. C’était assez cocasse de voir que le même doute étreignait les kirins, et les souverains ou futur souverain. Chaque duo à la tête d’un royaume était passé par là, même si personne n’en parlait ou n’évoquait ces questions… Un peu comme un sujet tabou, on n’abordait que peu ce type de sujet avec un taiho ou un souverain ; Naotaka ne voyait lui aucun mal à en parler, bien au contraire cela prouvait l’humanité des intéressés. Evidemment, chaque personne avait une manière différente de réagir à ces pensées et ses doutes… Le souverain de En reprit alors.

_ « Pourquoi confier sa vie entre les mains d’un inconnu… C’est une bonne question, à laquelle je répondrais ceci : parce qu’on compte sur toi pour le faire. Les gens de Kou vivent dans le chaos le plus total, beaucoup de réfugié affluent dans les royaumes avoisinants ; et toutes ses personnes attendant le jour où leur animal sacré leur amènera l’espoir. Le plus important c’est de ne jamais perdre de vue le plus important : le peuple, et que le kirin et le roi se complète et se font confiance. »

Poussant un profond soupir, Shoryu s’étendit totalement sur l’herbe laissant sa tête sur l’herbe fraîche et étendant ses bras ; son visage exprimait un peu de nostalgie face aux souvenirs remontant en lui.

Kourin se redressa, visiblement pas très satisfaite de la réponse qu'on lui fournissait, la même toujours la même...
Agacée, sur la défensive, elle ajouta d'un ton sec:

"C'est bien...mais je ne vois pas pourquoi une personne devrait se sacrifier pour tenir un souverain...c'est cruel! et la maladie est douloureuse, il n'y a qu'à voir, certains rois vont même jusqu'à tuer le kirin, comme l'ancien roi Kou, et parfois, le peuple tue lui-même son kirin, comme le peuple de Hou! c'est facile pour eux de critiquer alors qu'ils ne font rien!"

Elle était en colère, très visiblement une nyosen approcha d'elle, elle avait sans doutes compris que la petite kirin allait pas tarder à couper court à la discussion, mais avant qu'elle n'ai put dire quoique ce soit, pouf! Kourin avait muté, et disparut rapidement, suivie de ses shireis.

Les nyosens parurent désolée, et firent uen révérence au roi En:

"Nous sommes désolée, En-ho..."

La réaction de la petite Kirin était tout à fait naturelle, et compréhensible au vue des derniers évènements au sein des 12 Royaumes. Même le souverain de En n'avait jamais vu autant de mort chez les animaux sacrés et les rois en si peu de temps, quelque chose d'étrange se tramait mais ce n'était que la conviction de Shoryu ; il n'en avait même pas encore discuté avec Enki pour avoir son avis. Se redressant à son tour, le monarque observa Kourin disparaître de son champs de vision en quelques secondes... L'agilité et la rapidité des kirins étonnait toujours En-ho. Lorsque la nyosen s'approcha, il lui fit un charmant sourire et s'approcha de la demoisellle plaçant son bras sur ses épaules.

_ " Ne vous excusez pas ma chère. C'est un peu de ma faute si elle s'enfuit ainsi "

Affichant un large sourire à l'attention de la jeune femme, Naotaka relacha rapidement son étreinte avant de se faire à nouveau réprimender par Gyutten-sama ; sa mission avait été un échec... ou pas tout dépendait comment on prenait la chose. De son point de vue, Shoryu trouvait la kirin prête à accomplir le shozan et désigner son souverain ; elle ne serait pas un animal sacré facile à gérer et à apprivoiser, mais ses débuts avec Enki ne furent pas très glorieux non plus. S'écartant et replaçant sa tenue correctement, le souverain de En reporta son attention sur les nyosens affichant toujours ce sourire charmeur et avenant.

_ " Auriez-vous l'amabilité de prévenir Gyutten-sama que j'aimerais lui parler ? Et lui dire mes conclusions de cette entrevue avec Kourin. "

Parfaitement au fait que ses gestes ne furent pas du goût de la nyosen, Shoryu s'en amusa ; ces jeunes femmes étaient toujours égale à elle-même, et c'était bien dommage que ces derniers s'enferment à jamais dans cet endroit. S'écartant rapidement, Naotaka demanda à revoir Gyutten-sama afin de lui faire un petit compte-rendu sur la discussion avec la kirin ; puis il souhaitait profiter pleinement de cette journée afin d'interroger cette personne sur les récents évènements touchant les rois, reines et animaux sacrés touchant tous les royaumes. Observant le jardin dans lequel il se trouvait, En-Ho attendit le retour de la demoiselle ayant quitté en courant les lieux pour prévenir sa supérieure. A la grande surprise du souverain, une demoiselle charmante revint à la place de la nyosen, et de Gyuten-sama ; une nouvelle que le jeune homme ne connaissait pas. Comme à son habitude, tout en étant attentif à ses paroles, Naotaka détailla la demoiselle de haut en bas avec un sourire charmeur et bienveillant. Le seul bémol à cette charmante nyosen était son ton froid et si hautain, c'était si peu agréable à entendre dans la bouche d'une charmante jeune femme.

_ " Je veux bien un endroit plus confortable... même si celui-ci est déjà très agréable. Et concernant Gyutten-sama, je souhaiterais la voir dès qu'elle sera disponible ; j'ai des choses importantes à lui demander "

Le ton du souverain était en décalage avec l'importance des questions qu'il devait poser. S'approchant de la demoiselle, Shoryu fit une légère révérence, à peine un petit signe de tête afin de l'inciter à prendre sa route ; son expression était amicale et toujours bienveillante bien qu'un brin charmeuse. Naotaka emboîta le pas de sa guide puis il reprit la parole sur un ton serein et calme.

_ " Si cela ne vous dérange pas, pourrais-je connaître votre prénom ? Je n'ai pas eu le plaisir de vous rencontrer avant, cela fait-il longtemps que vous officiez ici ? "

Marchant côte à côte avec la demoiselle, un léger sourire aux lèvres, Shoryu lançait des regards en biais à la demoiselle observant sa réaction. Chaque visite devenait un jeu pour le souverain de En, à première, il ne ressemblait en rien à un monarque lorsqu'aucun autre roi ou reine n'était présent.

Suivant la demoiselle venant de la part de Gyuten-sama, Shoryu s'amusa de son attitude distante et hautaine, juste ce qu'il fallait pour piquer la curiosité du souverain de En, et l'entraînait dans un jeu qu'il appréciait à juste titre. Son expression heureuse et amusée se dissipa pour reprendre le masque du monarque une fois arrivé à destination. Acceptant l'offre de la jeune femme, Naotaka prit place et observa attentivement les faits et gestes de son interlocutrice... Appuyant son menton sur la paume de sa main, son regard se fixa intensemment sur cette dernière, peut être un peu trop. Après le service, le jeune homme posa un regard compatissant et bienveillant sur la nyosen ; il ne sut pas si cela avait eu un effet sur elle ou pas, mais c'était fait. L'attention du taïka se reporta sur son interlocutrice quand elle reprit la parole. Un large sourire s'afficha sur son visage, il reprit alors une position plus solennel et en accord avec son rang avant de lui répondre sur un ton taquin.

_ " Ne vous offusquez point, je ne montrais qu'un peu d'intérêt à votre égard. Puis c'était une façon amicale d'engager la conversation afin de patienter jusqu'à l'arrivé de votre supérieure "

Le raffinement de son interlocutrice tranchait énormement avec les manières des nyosens, ceci convainquit le souverain du statut spécial de son vis-à-vis. Buvant à son tour un peu de thé, Shoryu fit à nouveau son sourire charmeur à l'attention de la demoiselle, s'approchant de celle-ci en se penchant sur la table ; il s'amusait à la perspective de sa réaction, elle semblait si distante et hautaine. Plongeant son regard de manière insistante dans celui de son interlocutrice, Naotaka reprit la parole.

_ " Qu'avez-vous prévu pour m'occuper jusqu'à l'arrivée de votre supérieure ? "

L'indifférence de la demoiselle était amusante, ce qui poussait le souverain de En a porté une attention encore plus pousser sur celle-ci. Toujours dans cette atttitude peu convenable pour un monarque, Shoryu but une gorgée de thé observant de temps à autre l'extérieur pour voir les nyosens passer ; il semblait que la présence du jeune homme n'était pas si bienvenue que ça en cet instant, et dérangeait plutôt son interlocutrice. Quelle drôle de personne que cette jeune femme... plus le temps passait, moins elle ressemblait à une nyosen ce qui intriguait au plus au point Naotaka ; c'était la première fois qu'il voyait une personne de ce genre sur le Mont Ho, même si il n'avait pas l'habitude d'y venir souvent. Un nouve sourire s'afficha sur le visage du taika, la franchise de son vis-à-vis était aussi surprenante qu'amusante. Inspirant profondemment, Shoryu reprit la parole sur un ton commun et quelque peu indifférent.

_ " Mon royaume... il n'y a pas grand chose à dire. Il est rempli de vaste plaine et prairie profitable à l'élevage et l'agriculture, les richesses de mon pays. Les gens y vivent paisiblement, et plutôt aisément de leur point de vue... Après que dire d'autres... Peut être avez-vous des question précises ? "

Fixant toujours son interlocutrice, Shoryu prenait régulièrement une gorgée de thé durant son discours. Cette question le déroutait toujours autant, il ne savait jamais comment décrire son royaume, et donnait l'impression de ne pas le connaître ; ce constat était évidemment faux, c'est juste qu'il n'y avait rien d'exceptionnel dans le Royaume de En. C'était un pays simple vivant de chose simple et paisible, rien d'exceptionnel depuis plus de deux siècles ; une certaine routine apaisante s'y était installé. Prenant à nouveau une tentative d'apprendre quelque chose sur son interlocutrice, Naotaka reprit la parole.

_ " Et vous même de quel royaume êtes-vous originaire ? "

A la question du roi, elle marqua un temps d’arrêt. Elle posa sa tasse. La jeune femme ne savait pas quoi lui répondre. Elle était embarrassée mais son apparence glacée repris vite le dessus.

Quand une nyosen apparut. Cette dernière était porteuse d’un message à son intention. Elle prit cela comme une bonne occasion de couper la conversation gênante et ennuyeuse qu'elle avait avec le monarque.

Elles échangèrent quelques mots ensemble. Puis la jeune immortelle se tourna vers Shouryu.

- Gyuten-sama peut à présent vous recevoir si vous le désirez ?

Malgré les réticences évidentes de son interlocutrice, Shoryu s'évertuait à interroger et converser avec celle-ci ; son amusement grandissait avec le temps qui passait, doucement, son attitude se relaxa et son menton vint se poser sur la paume de sa main, pendant que son regard fixait la demoiselle. La question sur ses origines sembla la troubler quelque peu, mais elle se reprit rapidement... Une petite déception traversa les yeux du souverain, devant la fuite de la perspective de réussir à dérider son hôte. Malheureusement, comme pour aider la pauvre femme, une nyosen pénétra dans la pièce ; Naotaka se redressa doucement arborant un air dépité, ses réactions étaient celles d'un enfant lors de rencontre non officielle. Un signe de tête confirma qu'il avait compris, et acceptait de couper court à la conversation ; ce dernier point était inutile évidemment. Se levant, dans un mouvement plutôt gracieux, Shoryu releva ses manches afin de dégager à nouveau ses mains et but une dernière gorgée du délicieux thé qu'on lui avait servi...

_ " Bien allons-y. "

Faisant quelques pas vers le milieu de la pièce, Shoryu stoppa son mouvement ; se retournant vers les deux demoiselles, il prit à nouveau la parole.

_ " Laquelle d'entre vous va-t-elle me servir de guide dans ce dédale de couloir et de bâtiment ? "